• Bilans langage

    Voici une petite présentation des bilans langage.

    C'est donc un outil d'évaluation, que j'utilise au moins 2 fois dans l'année : en fin de 1ère période et en juin. Parmi les histoires travaillées en classe, l'enfant en choisit une et la raconte. Je note tout ce qu'il dit (on est dans l'oralité, ne pas l'oublier!), tel quel, en inscrivant aussi les problèmes de prononciation, les répétitions, et les gestes ou attitudes particulières s'il y en a (les interruptions provoquées par l'arrivée d'un autre élève, les commentaires qui parlent d'autre chose...). Je peux parfois poser quelques questions complémentaires pour voir ce qu'il a compris.

     Cela me permet de voir :

    - comment l'enfant gère son récit : syntaxe  / vocabulaire / cohérence du discours/ reste-il dans le sujet ou parle-t-il d'autre chose? Est-il dans la description des images ou raconte-t-il une histoire?

    - comment l'enfant comprend le récit : qu'en a-t-il retenu? qu'en a-t-il compris? ce qu'il en pense.

    - comment se débrouille-t-il avec un livre, matériellement parlant : sait-il le tenir correctement,tourne-t-il les pages au bon moment...

    Bien sûr, il faut tenir compte des variables que l'on propose :

    - quel est le degré d'étude du livre (il est clair que si on le travaille comme Narramus, on ne devrait pas avoir le même résultat que si on lit le livre 2 ou 3 fois. Pour ma part, je cherche à voir comment se débrouille l'enfant dans des situations "ordinaires" : on les a travaillées certes, mais pas "par coeur".)

    - quel est le degré de difficulté du livre : proximité du sujet avec le quotidien des enfants, niveau de vocabulaire, longueur du récit, présence de structures répétitives, chronologique ou pas...

    Mais noter ce que dit l'enfant ne sert à rien si on ne s'en sert pas pour essayer de le faire progresser, d'où la partie "commentaires". (Après, restons modeste, ce n'est pas toujours facile de dépasser les constats pour mettre en place un plan d'action...). J'essaie d'y préciser ce que l'enfant sait faire (il y a toujours quelque chose à écrire : même si l'enfant ne parle pas, on peut toujours écrire s'il s'est intéressé à l'histoire quand je la raconte avec lui en individuel) et j'essaie de noter quelques pistes de progrès (par exemple développer le récit pour passer de phrases-mots à des phrases simples, ou développer le vocabulaire, ou passer de la description au récit...). On joue aussi sur la formulation pour montrer la gradation des apprentissages : "il commence à", "il sait"... J'essaie donc de réfléchir en amont aux compétences et à leurs paliers pour essayer de les retrouver dans les productions de mes élèves. Le choix du livre par l'enfant lui-même est aussi un indicateur : choisit-il un livre facile, difficile, comment se l'approprie-t-il? (mais ça, je le garde pour moi).

    Ces bilans sont intéressants si on les propose plusieurs fois sur l'année (ou sur plusieurs années : je les propose aussi en MS), car ils permettent de voir l'évolution et les progrès sur un temps long. Ils sont glissés dans le carnet de suivi des apprentissages.

    Pour les MS, je propose aussi des situations complémentaires : à partir du début d'un récit, trouver la suite, ou un épisode ou la fin par exemple... Cela permet de voir comment ils s'approprient l'imaginaire et comment ils arrivent à structurer par eux-mêmes leur récit.

    On pourrait aussi imaginer d'autres situations supports : rapporter un événement vécu, préparer une fiche de fabrication... Mais je les utilise plus comme des situations d'apprentissage pour le langage que comme des évaluations (elles servent par contre d'indicateurs pour voir ce qui a été retenu et compris dans le domaine auquel elle se rapporte).

    Concrètement, cela demande du temps : je les passe en individuel et je dis simplement à l'enfant, qu'aujourd'hui, c'est lui qui me raconte l'histoire qu'il veut, parmi les livres proposés. Je lui explique que je vais noter aussi ce qu'il dit : on le mettra dans le classeur pour montrer à ses parents comment il sait raconter les histoires et que pour moi, ça m'aidera à lui apprendre à encore mieux raconter les histoires. Matériellement, penser à bien prévoir la feuille bilan (qui comprend les illustrations du livre en miniature), éventuellement les questions complémentaires que l'on veut poser... Pendant que l'enfant parle, je ne dis rien et je ne reprends pas, sauf parfois s'il s'arrête et oublie de continuer, je relance par un petit "et alors?" On a aussi le droit de faire plusieurs essais : l'enfant "gère" tout seul la 1ère fois, mais s'il commence le livre à l'envers ou rate des pages ou revient en arrière..., il m'arrive de reprendre avec lui par exemple.

    Pour écrire, je note la prononciation de l'enfant (quitte à réécrire le mot ensuite dessous pour qu'il soit compréhensible), si l'enfant m'a demandé un mot, je le note entre crochets, je mets aussi les commentaires (s'est arrêté et m'a montré l'image avec le doigt...), je mets aussi un signe pour indiquer que des mots voire des phrases ont été dites mais que je n'ai pas comprises. Certains mots sont aussi barrés quand l'enfant a repris son récit et s'est corrigé... Cela signifie que ce document n'est pas complètement accessible pour les parents : je le commente avec eux lors des entretiens individuels.

    Un exemple de support d'un bilan langage :

    D'autres informations sur les bilans langage sur le site blogecolepetitesection et peut-être ailleurs...

     

     


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