• Et si on dessinait?

    Le dessin est un formidable moyen d’expression à la maternelle : ils ne savent pas écrire, mais ils peuvent tout à fait raconter grâce au dessin. Vous allez me dire qu’avec les petites sections, l’interprétation est parfois un peu compliquée sans les explications de l’artiste… Certes, mais ils peuvent faire d’énormes progrès si tant est qu’ils en aient l’occasion.

     

    Dessiner, c’est représenter le monde, de manière abstraite ou figurée  : il faut choisir son sujet, faire des choix dans ce que l’on veut raconter et comment on va le faire, imaginer comment on veut le montrer pour qu’il soit reconnaissable par les autres, et donc repérer ses caractéristiques fondamentales, ses formes, ses proportions, ses couleurs, faire des choix dans le degré de détails que l’on veut donner (si on veut dessiner une voiture, on peut s’arrêter à la carrosserie et les 4 roues, ou pousser jusqu’à dessiner la réplique parfaite d’une 2CV), le décor… Bref, que d’apprentissages en vue !!!

     

    Cela peut être un moment de recherche structurée ou d’exploration sans anticipation, souvent un moment de liberté et de plaisir.

     

    Plusieurs situations :

    - le dessin libre : pour donner envie de dessiner, d’inventer, de raconter et de faire vivre ses univers. Sans pour autant donner de consignes, on peut parfois proposer des inducteurs (changement de support ou d’outils, présence d’une forme sur la feuille…) pour enrichir les propositions.

    - le dessin d’observation : il s’agit alors de faire preuve de capacités d’observations, sans inventer et de voir comment passer du réel à une représentation imagée. (un exemple ici )

    - le dessin pour rendre compte : c’est celui qui va être le support d’une dictée à l’adulte pour garder trace de ce qui s’est passé en classe ou de ce que l’on a appris, retenu… et que l’on mettra dans le classeur « pour montrer aux parents » ou celui qui va servir à montrer aux autres élèves ce qui a été fait dans un atelier et que l’on leur commentera ensuite. Ce sera aussi le moment de chercher ensemble comment on peut représenter les choses et de se rendre compte qu’on n’a pas tous les mêmes représentations dans la tête.

    - le dessin dicté

     

    Quelques astuces pour aider à enrichir les dessins  :

    AVANT DE DESSINER :

    Il n’est pas toujours facile de dessiner « à partir de rien ». On peut alors aider à faire émerger des représentations, sans pour autant imposer un modèle à reproduire :

    - Exemple d’une situation : le conte :

    Tous les mois, nous avons d’avoir une séance de conte à la médiathèque. De retour en classe, je propose de dessiner « quelque chose du conte » : cela peut être le conteur, quelque chose en lien avec l’histoire (un personnage, un objet...), les copains qui écoutent… chacun choisit ce qu’il veut. Cela évolue en cours d’année vers « dessine un moment du conte » (le dessin s’enrichit : il doit raconter une scène).

    Mais avant de dessiner, il faut savoir ce que l’on va dessiner : pour cela, il y a donc un temps collectif pour se rappeler de ce qui s’est passé et de ce qui a été dit. On en profite aussi pour apporter quelques précisions pour favoriser la compréhension des histoires si besoin, dire les ressentis de chacun...

    Et puis, on cherche ce qu’on peut dessiner et comment : la maîtresse se met au tableau et dessine ce que les enfants lui dictent et c’est là qu’on voit que la maîtresse n’est pas bonne en dessin, car il lui faut beaucoup de détails parfois pour arriver à un résultat correct : la tête du bonhomme est beaucoup trop grosse, ou détachée du corps ou au-dessous du ventre ou… Vous l’aurez compris, c’est l’occasion de prendre conscience des formes, de prendre des repères spatiaux, de travailler la proportion et de trouver les attributs essentiels de ce que l’on doit représenter pour que cela soit reconnaissable.

    On peut montrer aussi qu’il y a plusieurs manières de représenter : le personnage doit-il être assis / debout, de face / de profil, comment montrer qu’il est en train de courir… Bref, il y a beaucoup de possibilités.

    Au fur et à mesure de l’année, on enrichit le dessin : situation des personnages les uns par rapport aux autres, imagination du décor, comment peut-on mettre en couleur…

    Et puis une fois que les propositions sont épuisées, on passe à la phase individuelle : chacun prend sa feuille et choisit ce qu’il veut dessiner (ce peut être quelque chose qui n’a pas été évoqué collectivement, mais qui était présent dans la séance du conte), comme il l’entend (il ne s’agit pas de recopier le modèle ! On peut même effacer le tableau).

    Et en cas de difficulté, rien n’empêche de s’asseoir à côté de l’enfant concerné : je prends mon ardoise, lui sa feuille, et on redit ensemble ce qu’il faut faire et comment il s’y prend et on réalise le dessin en parallèle. (ça peut être aussi un copain qui montre sa technique).

    Et puis, au fur et à mesure de l’année, on complexifie : se rajoutent des éléments de décor, la mise en couleur...

     

    - on peut aussi proposer des photos de ce que l’on veut représenter (par exemple, si on veut dessiner un chien, on peut mettre à disposition plusieurs photos de chiens. Si besoin, on peut commenter et repérer comment on peut « mettre en formes » la photo)

     

    D’autres exemples de situation :

     

    - se dessiner en train de faire une activité

     

    - réaliser les illustrations d’une histoire inventée par la classe

     

    - dessiner quelque chose à faire deviner aux autres (dans le cadre de sciences, il s’agissait de faire découvrir les différentes parties de la plante et de réaliser un dessin d’observation : Un groupe d’enfants est chargé de dessiner ce qu’il voit. Les dessins seront ensuite montrés au reste de la classe qui devra deviner ce qui était caché : « Aujourd'hui, il va falloir faire deviner aux copains ce qu'il y a de caché dans le carton en le dessinant. Pour cela, vous allez devoir bien observer (c'est-à-dire à bien regarder avec ses yeux) et le dessiner le plus exactement possible.

    Comme c'est difficile, on va regarder ensemble comment on peut faire : qu'est-ce que vous voyez, que va-t-on dessiner ? Comment va-t-on faire ? (formes, couleurs...) »

    Réalisation individuelle

    1er bilan de groupe : observation des dessins : vérification de ce qui est exact et de ce qui manque.

    Ceux qui veulent peuvent recommencer leur dessin s'ils pensent pouvoir l'améliorer

    Présentation en classe entière des dessins définitifs : commentaires des autres enfants

    Bilan

    (chaque jour, une plante différente (ou un morceau de plante) avait été proposée)

     

    - dessiner un objet caché que l’on a touché (par exemple, en graphisme, le point de départ pour apprendre à tracer les roues est une séance de dessin : une roue de vélo est cachée sous une couverture, les enfants la touchent chacun leur tour, chacun explique ce qu’il pense avoir touché et comment ils ont reconnu, puis dessinent. Faites l’expérience, c’est assez surprenant… On a parfois de drôles de réponses...)

     

    APRES AVOIR DESSINE :

    - Un bilan permet de faire le point : le dessin est-il reconnaissable ? Comment ont fait les autres ? Qu’est-ce qui est réussi ou pas ? Pourquoi ?

     

    - On peut reprendre le dessin si l’enfant n’est pas satisfait : chercher comment on pourrait le transformer pour l’améliorer (parfois, il suffit de reprendre un forme, de cacher une partie par un coloriage… et ce qui était un motif d’insatisfaction se transforme en une belle réussite!)

    (Et du coup, il peut être intéressant si l’enfant le souhaite qu’il puisse recommencer son dessin, parfois immédiatement, parfois de manière différée). Et même si le dessin est réussi, si l’on a un cahier de dessin, il est parfois repris par l’enfant qui a envie de le compléter.

     

    A consulter :

    - blog16 ac Poitiers : ici


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