• Quelques idées pour mettre en place des ateliers cuisine en maternelle

    Les ateliers cuisine, c'est toujours un grand succès : du plaisir pour les enfants et du plaisir pour la maîtresse... C'est déjà beaucoup! Mais il n'y a pas que ça, car comme on est à l'école, il faut bien que cela soi source d'apprentissages!

    La cuisine, c'est comme le jardin : c'est une source de multi-savoirs :

     

    - dans le domaine de la motricité : avec toutes les actions réalisées par les enfants (mettez-leur un couteau éplucheur entre les mains et vous verrez toutes les difficultés que cela engendre) : couper, étaler, malaxer, remuer, dénoyauter, enlever les raisins de la rafle...

    - dans le domaine de l'hygiène : apprendre les bonnes pratiques (se laver les mains, laver les légumes, la table, ne pas mettre les doigts à la bouche...)

    - dans le domaine de la mesure et de la numération : mesurer4  cuillères à soupe, combien de pots, utiliser la balance, étaler la pâte suffisamment pour qu'elle recouvre le moule...

    - dans le domaine du langage : oral, comme écrit, comprendre des consignes, utiliser le vocabulaire spécifique, le restituer, développer la chronologie...

    - dans le domaine de la représentation : se dessiner...

    - dans le domaine "devenir élève" : faire ensemble, attendre son tour...

    Bref, il y a de quoi faire.

    Organisation :

    Concrètement, ce n'est pas compliqué de faire de la cuisine à l'école. Mais il faut être organisé, comme d'habitude, et il faut prévoir un peu de temps : ce que l'on réalise en 5 minutes à la maison prend toujours un peu plus de temps en classe. On travaille aussi en groupe. Selon les actions à réaliser, la taille du groupe varie entre 6 et 8 enfants, voire 10 s'ils n'ont pas besoin d'être très accompagnés dans les gestes. En général, un est avec l'ATSEM, l'autre avec moi et soit on refait un atelier cuisine à un autre moment, soit c'est le tour des PS ou des MS. Parfois, la recette peut aussi se partager en 2 groupes : ceux qui préparent la pâte, ceux qui préparent la garniture. Ces ateliers ont souvent lieu à l'occasion de la fête des anniversaires ((ici) ou des récoltes du jardin.

    En amont : Selon ce que l'on veut, on peut préparer la séance de cuisine avant : on découvre la recette au regroupement ou au contraire sur le moment, on peut partir aussi d'une histoire ...

    Pendant la séance :

    J'essaie d'éviter que les enfants attendent trop, alors j'essaie de trouver des recettes où il y a plusieurs choses à faire en même temps et que l'on peut faire à plusieurs : préparer les fruits (éplucher, couper...), couper le beurre (même si parfois, on n'en a pas vraiment besoin pour le faire fondre ensuite...). On peut aussi préparer la pâte à tarte ensemble et faire ensuite chacun une tartelette. Comme cela,  les enfants sont le maximum actifs. On peut jouer aussi sur la difficulté des actions : ce n'est pas la même chose d'avoir à éplucher une pomme ou une mandarine et d'avoir à dénoyauter des cerises ou couper des ananas tranchés en petits morceaux.

    Bien sûr, on parle beaucoup. A partir de la recette, j'essaie de les laisser se débrouiller pour retrouver les étapes, mais s'ils n'y arrivent pas, j'aiguille : "va chercher le sucre" (selon leur vécu, ils savent plus ou moins ce qu'est de la farine, de la levure, voire un saladier et c'est l'occasion de travailler le vocabulaire en situation...), "il faut compter 4 cuillères"...

    Après la séance :

    Ensuite, on reprendra la recette : en groupe, souvent avec les petits : ils rappellent ce qu'ils ont fait, souvent en désordre, puis on reprend les photos qui complètent leur récit et on réalise l'affiche de la recette qu'on mettra au coin cuisine pour la jouer à la reproduire ou sous forme de livret qu'on mettra au coin bibliothèque pour que là aussi, on puisse s'en rappeler. Pour les moyens, souvent je propose des images séquentielles à remettre en ordre : ils se débrouillent tout seuls, puis me racontent en dictée à l'adulte. Parfois on peut aussi leur demander de se dessiner en train de réaliser la recette et les faire commenter. On peut aussi prévoir que 1 ou  2 élèves fassent faire la recette à un autre groupe ou la présentent au regroupement à ceux qui en ont fait une autre.

    Pour la dictée à l'adulte, je les laisse parler et je note tel quel, puis si je le juge nécessaire, je reprends phrase par phrase pour enrichir : par exemple la 1ère version est : élève :" c'est l'oeuf" => E :tu as mangé l'oeuf? =>  Non!!! "J'ai cassé l'oeuf "=>E: par terre? => Non!!! "j'ai cassé l'oeuf dans le saladier"...

    On peut aussi faire les jeux de vocabulaire habituels (loto, mémory...). Pour les GS, on peut travailler sur l'écriture des mots...

    Pour le choix des recettes, c'est souvent le prolongement de ce que l'on récolte au jardin. C'est aussi l'occasion de faire une petite éducation au goût et aux fruits / légumes de saison. Je privilégie aussi les recettes que l'on réalise de fond en comble : s'il y a une pâte à tarte (sauf la pâte feuilletée de la galette...), on va la préparer et pas l'acheter toute prête. Sinon comment se rendre compte que pour la fabriquer, on a besoin d'un œuf, de la farine, d'un peu d'huile et d'un peu d'eau? J'évite les recettes à base de produits industriels.On  peut quand on fabrique, se poser la question de la provenance des aliments, comment ils ont été fabriqués (je reprends l'exemple de la farine), à quoi ça sert dans la recette (la levure, c'est pour faire gonfler, la vanille, c'est pour aromatiser...), faire des constats : c'est cru, ça devient cuit, la couleur et la consistance changent, de liquide on passe à solide...

    Les recettes peuvent être très variées : du sucré, du salé, des gâteaux, des tartes, des brochettes de fruits / légumes, des soupes, de la confiture... La plupart du temps, on déguste à l'école, souvent le lendemain (tout est bien conservé au frigo), mais parfois on ramène un petit pot de confiture, cadeau pour la maison.

    Question réglementation, on se pose la question si on a le droit ou pas de cuisiner à l'école. Pour ma part, je me base sur ce BO : BO 2002, un peu vieux mais a priori d'actualité. Après, il faut faire preuve de bon sens : on s'interdit tous les produits à risque : crème fouettée, mousse, recettes à base d’œufs non cuits... On vérifie la date de péremption de ce que l'on utilise et on conserve un bout dans le frigo au cas où il y est une intoxication alimentaire, on veille à la chaîne du froid et à l'hygiène (du coup, pour ma part, rien ne vient des familles, c'est moi qui achète les ingrédients)... Et après, on relativise, parce que les intoxications avec une confiture sont à ma connaissance assez rares ...

    Quelques idées de recettes :

    - les plus simples : les salades de fruits (ou les brochettes), les compotes (qui peuvent être une base à verser sur une pâte à tarte), les confitures (des fruits et du sucre que l'on cuit)

    - les clafoutis aux fruits : abricot, pomme, poire, cerises...

    - les tartes : sucrées ou salées (poireaux, butternut, pommes de terre, blettes, raisin, pomme, prune, abricot...)

    - les gâteaux : le traditionnel gâteau au yaourt, le quatre-quart, que l'on peut agrémenter de fruits, le gateau courgette-chocolat, à la carotte, au butternut...

     

     

     

     

     


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